Le passage de la frontière Nanning – Hanoi
La Chine, c’est fini
Après presque un mois de découvertes et de surprises, la Chine, c’est fini. Et dire que c’était le pays de notre début de voyage ! Après deux jours un peu plus en mode « détente » à Guangzhou (Canton), où nous avons principalement essayé de nous reposer et de bosser un peu (tout en goûtant à l’excellente cuisine locale du supermarché en bas – non, vraiment ils faisaient de la nourriture à emporter plutôt cool), nous sommes partis à Nanning.
La ville de Nanning est située bien au sud du pays, et son majeur intérêt est d’être un des points de passage majeur entre la frontière de la Chine et celle du Vietnam. Nous avions lu sur les internets que des bus et des trains faisaient régulièrement l’aller-retour entre Nanning et Hanoi, ainsi nous avons pris le train depuis Guangzhou en ce 8 octobre pour rallier Nanning et y passer une nuit, avant de prendre le bus le plus tôt possible le matin pour partir au Vietnam.
Pour réserver les billets, il y a plusieurs possibilités : soit passer par son hôtel en échange de quelques deniers supplémentaires, soit se rendre au Nanning International Tourist Distribution Center, et les acheter soi-même. Vous vous doutez bien qu’on est allés voir du côté de l’International Tourist center si on y était.
A la recherche de l’hôtel perdu
Nous arrivons à Nanning en début d’après-midi, il fait assez beau, et (très) chaud. Avant de partir, on avait lu que plusieurs hôtels situés près de la gare routière sont des hôtels de passe (!), on s’était donc notés l’adresse d’un hôtel conseillé par un blog (le Green Forest Hotel), qui avait l’air assez propre et bien placé, à un arrêt de métro de la gare routière. Pour une fois, nous n’avons pas réservé, mais nous nous sommes dits qu’on irait au talent, et que ça marcherait bien.
Vous sentez venir le plan galère ?! On arrive à la gare, après 4 heures de train bien tranquilles, et on prend le métro (la seule ligne en service !) pour se diriger sans trop de difficultés dans le centre, où se trouve le dit hôtel. On arrive dans un quartier assez sympa, une rue piétonne blindée de monde, avec pleins de magasins, de restaurants et de boutiques. Chouette, on voit même quelques endroits où on pourra aller boire un coup une fois nos billets en poche.
On a en fait fini au restaurant américain…
On trouve assez facilement la rue de l’hôtel, pour se rendre compte que la moitié de la rue… est en ruines. Et cela concerne notamment l’endroit où est censé se trouver notre hôtel. Après avoir traversé la rue de long en large, pendant une petite demi-heure, sous le soleil de plomb et avec nos backpacks (sinon c’est pas trop drôle), on finit par se dire que ça a l’air mal embarqué. On demande à quelques commerces, qui nous renvoient toujours vers un hôtel qui n’est pas le nôtre (car souvenez-vous, en Chine, PERSONNE ne parle anglais).
On se décide donc à se mettre en recherche d’un nouvel hôtel. On en trouve un qui a l’air pas mal (= pas trop cher), après avoir un peu galéré pour expliquer à la réceptionniste que nous avions besoin d’un frigo et d’un congélateur pour les médicaments de Julien. Ok il y en a un dans l’hôtel, on visite la chambre, ok top, on commence à poser nos affaires quand arrive une femme, qui travaille dans l’hôtel et qui rentre en grande discussion avec notre petite réceptionniste. On ne sait pas trop ce qu’elles se sont dites, mais apparemment ce n’était pas à notre avantage car après ça, notre interlocutrice s’est excusée et nous a dit qu’ils ne pouvaient pas nous loger…
On essaie un deuxième hôtel, jusqu’à côté, et le type ne prend même pas la peine de nous recevoir, il nous fait juste signe quand on s’approche qu’il n’y a pas de chambre pour nous ! Pas très sympa comme accueil… On en démord pas, et on fait le tour du quartier pour essayer deux autres hôtels, qui nous disent la même chose, sans explication… Epuisés et un brin contrariés par cette discrimination évidente (ça nous était arrivé à Guangzhou aussi, impossible de réserver un Airbnb, car c’est « mal vu » de loger des étrangers dans certains quartiers…), nous avons décidé de nous rendre à la gare routière pour acheter nos billets, vu que l’heure tourne (il est déjà 17h passées !).
Acheter ses billets pour passer la frontière entre Nanning et Hanoi
Nous reprenons donc le métro pour nous rendre à l’International tourist distribution center (situé à 10 min de marche environ de l’arrêt Nanning Railway station) pour acheter nos billets. On trouve assez facilement le gros bâtiment au milieu des différents buildings, et à l’intérieur de celui-ci un guichet où une employée qui tire la gueule s’occupe de la vente des billets. Evidemment, elle ne parle pas un traître mot d’anglais…
On arrive à comprendre qu’il n’y a plus de billets de train pour ce soir, et qu’il nous reste donc uniquement des bus pour le lendemain. Nous avons le choix entre plusieurs horaires, et nous prenons le plus tôt à 7h20 (à ce moment là on avoue qu’on avait envie de quitter le pays assez vite !). Après avoir payé 180 yuans par tête, nous avons les fameux billets en poche et pas la moindre idée du programme de la journée du lendemain. Nous savons que le départ se fera au même endroit où nous venons d’acheter les billets, et que le trajet dure environ 6/7h (pour l’avoir lu sur différents blogs).
On se dit donc que le plus simple est de chercher un hôtel dans la zone proche de la gare, et oh, miracle ! Après une petite prière mentale, on arrive à trouver une chambre propre et assez grande, dans un hôtel situé à 15mn à pied du centre. La réceptionniste est super gentille, elle passe un moment avec nous pour nous montrer où se situe le frigo et pour nous montrer la chambre, qui est un brin plus chère que celles vu jusqu’à présent (139 yuans au lieu de 100 yuan dans l’autre quartier), mais à ce moment là on est juste épuisés et soulagés d’avoir un endroit où dormir. On réserve donc notre chambre pour la nuit, et on profite de notre dernière soirée en Chine pour aller manger un bout au restaurant américain (ouais ben y’avait rien d’autre, on était dans une zone assez paumée…).
Les hôtels en Chine et leurs commodités étranges, comme des brosses à dents neuves chaque jour,
ou des gel douche-shampoing-après shampoing 3 en 1
Grand départ de Nanning, en route vers la 2e étape de notre périple
Le lendemain, on se lève assez tôt car on est bien excités par l’idée de traverser la frontière et la peur de louper le bus (toujours). On arrive donc avec 35 minutes d’avance à la gare routière, juste le temps de déguster une galette (pas très bonne), de chercher le wifi (inexistant), et nous voilà embarqués dans… une navette, car apparemment c’est ce véhicule qui va nous conduire à la frontière, et non un bus comme on l’avait compris (mais finalement on avait rien compris, vu que personne ne nous a rien expliqué :-D).
On passe environ 3h dans cette navette d’une dizaine de places, avec quelques autres passagers. C’est assez confortable, les sièges sont en cuir, la clim pas trop forte, on arrive à s’assoupir un peu en regardant les paysages défiler… Au bout de quelques heures, on fait un premier arrêt encore côté Chine, dans un petit bâtiment où il y a des bureaux mais où on ne fait pas grand chose à part attendre. On nous remet également une petite pancarte autour du cou, un peu comme les enfants, où tout est écrit en chinois. On ne sait pas trop à quoi ça sert car nous sommes pratiquement les seuls touristes dans la zone, mais bon.
Deux personnes sur le parking échangent des yuan contre des dongs, la monnaie vietnamienne. On veut échanger les nôtres, mais quand on voit le taux de change appliqué par le bonhomme, avec 14€ de frais, on passe notre chemin ! (C’était malgré tout une erreur, comme vous le verrez dans la suite de cet article :D).
Notre chauffeur revient, on remonte dans la navette, et on nous pose pour un premier contrôle des passeports à la frontière chinoise. On laisse notre Departure card (celle qu’il faut bien remplir dans l’avion – pas de panique, si vous ne l’avez plus il y a des milliards d’exemplaires vierges à remplir à la frontière), on passe un ou deux contrôles de sécurité, et nous voilà partis de la Chine ! On reprend donc la navette pour faire quelques 300 mètres dans cette no man’s land entre deux pays, et on arrive à la frontière vietnamienne.
Là, on descend de la navette et une femme vient récupérer tous nos passeports, ainsi que notre visa imprimé (on avait fait un e-visa, comme on l’expliquait dans notre article sur les visas pour notre tour du monde). Pas très rassurés, on la voit partir avec nos passeports, et les donner à un autre bonhomme. Elle revient et nous intime de nous asseoir, alors que la plupart des gens sont en train de faire la queue avec leur passeports pour passer la douane. On essaie de lui demander une ou deux explications, mais que nenni, elle ne parle pas un brin d’anglais. On attend donc, de loin on voit nos passeport faire quelques allers-retours, et à un moment donné la femme va les chercher et nous les ramène.
On se met donc en file pour faire la queue à un deuxième endroit un peu plus (quel était l’intérêt de cette manoeuvre alors ? mah), et un vietnamien qui doit à peine avoir la 20aine se met à scruter mon passeport (Marghe), et me pose mille questions : quand est ce que je suis allée ici, puis là, combien de temps, depuis combien de temps je suis en Chine, quelles villes j’ai vu, est ce que j’ai aimé… (oui, lui il parlait anglais).
Il finit par apposer son coup de tampon dans mon passeport (on se calme), et me voilà autorisée à passer au Vietnam ! Je m’arrête pour attendre Julien (son contrôle a duré 2 min top chrono), on passe un autre contrôle des bagages, et nous voilà repartis dans une autre navette, cette fois-ci avec un écran de télévision accroché dans la voiture ! Entre temps, on a perdus des compagnons de voyage en route, et on en a gagné deux autres, on n’a pas trop compris mais apparemment c’est bien là qu’il nous faut être, alors.
Sur l’écran, des clips musicaux et The Voice kids… Pendant 3h, génial
On se remet en route, sur fond de musique vietnamienne (The Voice Vietnam était diffusé à ce moment là dans la voiture, un régal), on est soulagés d’avoir pu passer la frontière sans encombre. Au final, le tout aura duré 1h/1h30 environ (quand même !). Les kilomètres avancent, on a les yeux scotchés à la vitre et on regarde les premiers paysages vietnamiens défiler…
On fera un seul arrêt pour manger, vu que c’est midi passé (on a perdu une heure entre la Chine et le Vietnam, ici le décalage horaire n’est plus « que » de 5h). C’est là que l’on se rend compte avec désarroi que l’on aurait du échanger nos yuans quand on en avait l’occasion, car dans le restaurant en bord de route dans lequel nous nous sommes arrêtés, ils ne prennent que des dongs, et il n’y a pas l’ombre d’un distributeur autour. Tout penauds, le ventre qui gargouille, nous regardons donc les autres passagers manger, et on repart pour environ 3h de bus…
La campagne Vietnamienne, du vert à perte de vue
Arrivée à Hanoi, et sauvetage par un banquier
On finit par arriver à Hanoi, sans avoir la moindre idée d’où on va nous poser (rappelez-vous, personne ne nous a rien dit), et assez nerveux car on a lu qu’il y avait pas mal d’arnaques avec les bus, qui vous posent dans des endroits paumés, pour vous obliger à prendre des taxis hors de prix. En suivant notre itinéraire sur Maps.me (la vie, quand ça veut bien marcher), on est un peu rassurés en voyant qu’on nous pose quand même assez près du centre, mais tout de même au bord d’une grande route.
On récupère nos affaires, et on se met à la recherche d’une banque pour échanger nos yuans, ou d’un distributeur pour retirer. Que nenni, on fait plusieurs banques mais les gens nous répondent à chaque fois d’un air navré (mais en anglais, wahou !), qu’ils n’acceptent pas les yuans, mais seulement les dollars. Le miracle a fini par advenir au bout de la 4e ou 5e banque, où un banquier (probablement le capichef), nous prends sous son aile et nous explique qu’il faut aller dans une rue spéciale, la rue Hà Trung où ils échangent toutes sortes de monnaie à des tarifs vraiment concurrentiels.
Il aura même poussé le vice jusqu’à nous appeler un Grab (l’équivalent d’Uber mais version vietnamienne, une appli super pratique pour appeler un taxi ou une moto taxi à des tarifs vraiment bas !), et, grand seigneur, en nous voyant désemparés et sans le sou, il nous a même donné un billet de 50 000 dongs pour payer le taxi (ce qui équivaut à même pas 2€, mais quand même !). En nous expliquant le tout d’un ton cordial et dans un anglais impeccable… Wahou, ça nous change de la Chine !
Notre Grab nous pose dans la fameuse rue Hà Trung, où nous parvenons facilement à échanger nos sous et à obtenir des dongs flambants neufs pour même pas 1€ de frais. Pour vous donner une idée, 1€ = 26 700 dongs (environ), ça nous change pas mal et il va falloir s’habituer à avoir autant de gros billets sur nous ! A partir de là, on est à peine à 1,6 km de notre Airbnb, on part donc à pied, et après quelques tours en rond on finit par trouver. C’est donc officiel, bye bye la Chine, et good morning Vietnam, 2e étape de notre itinéraire de tour du monde !
Merci pour cette aide précieuse. Je me prépare à passer la frontière de la même manière (je déteste l’avion). Je n’ai effectivement pas le petit papier qui aurait dû être donné à l’aéroport mais je suis rassuré. En revanche, je n’ai pas non plus le visa vietnamien. Je pensais beaucoup le faire à la frontière. Il parait que c’est facile. Et puis mon visa chinois se termine le 11 alors que je quitte le pays le 5. J’ai donc de la marge.
Hello Johnny,
Ravi que cette partie t’ait été utile ! Bon voyage en Asie on espère que tu adoreras autant que nous !
Les Globe-Trottoir