Hangzhou, le paradis sur terre ?
Coucou Hangzhou
Après Shanghai et sa foule (et sa pluie) indomptable, nous avions hâte de nous rendre dans un endroit un peu plus calme et plus vert. C’est à 8h du matin que nous avons donc pris le train pour la ville de Hangzhou, située à 1h30 environ de TGV de Shanghai.
Pourquoi est ce qu’on a voulu aller là bas ? Quand vous cherchez des informations sur cette ville, la première chose qui ressort c’est toujours cette citation d’un célèbre poète chinois : « Il y a le paradis au Ciel. Sur terre il y a Suzhou et Hangzhou ». Rien que ça !
Au départ, on avait aussi prévu d’aller à Suzhou, avant Shanghai, mais on a du changer nos plans car nous nous sommes rendus compte qu’à partir du 1er octobre, c’était la golden week. Traduction : LA semaine de congés nationaux en Chine. A savoir, une semaine dans l’année où TOUT le monde est en congé en même temps. Pour vous donner une idée globale : l’année dernière, plus de 800 millions (!) de touristes chinois se sont déplacés pour l’occasion. Oui, c’est flippant, et non, on ne s’en était pas rendus compte avant de checker nos trains pour descendre la côte Est chinoise et, constater que la majorité des tickets de train étaient sold out ou hors de prix. Bref, on a du changer un peu l’itinéraire, donc pas de Suzhou ! 😀
On avait donc bien hâte d’arriver à Hangzhou pour découvrir ce petit paradis terrestre, et pour être honnêtes nous avions aussi l’espoir de laisser la pluie que l’on avait eu non-stop (ou presque) à Shanghai.
Première vue du lac de Hangzhou
Comment on s’est pris notre 1er trottoir et (presque) failli dormir dans la rue
La visite à Hangzhou va être assez courte : nous ne restons que 3 jours, soit 2 nuits, on a donc l’intention d’en profiter à fond, c’est pourquoi on avait prévu un train assez tôt, pour arriver en fin de matinée à notre Airbnb (le centre étant un peu éloigné de la gare).
Nous avons réussi sans problèmes à partir de la gare et, pour une fois, à trouver l’appartement de notre hôte, située à peine à 400 mètres d’une bouche de métro. Notre hôte nous a donné rendez-vous à midi, il partirait de son travail pour venir nous ouvrir afin que nous puissions poser nos affaires (ça pèse un backpack à la longue !).
Nous devions avoir un peu d’avance, nous avons donc flâné un peu dans les rues et avons donc fini par nous asseoir de manière tout à fait rootz sur les marches d’un gros immeuble en l’attendant. 12h, 12h15, 12h30… Toujours pas de nouvelles de notre hôte. Nous nous décidons à saigner un peu notre PEL et à lui envoyer un SMS. 12h45. Puis deux, puis à essayer de l’appeler… 13h. Rien ne se passe, personne ne vient à notre rencontre. Entre temps, nous avions trouvé son bâtiment (plutôt glauque, assez sale et au 6e sans ascenseur…) fait plusieurs allers-retours jusqu’à sa porte, toqué et appelé en plusieurs langues, rien.
BON, la patience étant une de nos plus grandes vertus (FAUX), on ne perd pas notre calme, on résiste à l’envie de l’appeler 12 fois (FAUX), et à commencer à lâcher des jurons à l’encontre de sa personne, du pays et des sites internet de location entre particuliers (***). On envisage déjà de commencer à chercher un hôtel ou une auberge dans les alentours, mais en attendant on a soif, on a chaud on en a marre des affaires et on a localisé un Starbucks à 500 mètres de là. Qui dit Starbucks dit probablement FREE WIFI, alors en avant guinguan.
Une fois connectée, je découvre un message de notre hôte qui me demande à quelle heure on arrive (alors qu’on avait rdv à 12h), heuuu d’accord. On échange quelques messages qu’on parvient tant bien que mal à traduire (son anglais étant approximatif), et au bout de 25 min il vient nous chercher au café pour nous conduire à son appartement… Bon, tout est bien qui finit bien mais on a eu chaud ! Au final, notre hôte n’était pas stressé le moins du monde et ne s’est pas du tout excusé pour la confusion… Bref nous mettrons ça sur la différence de culture, son appartement n’était finalement pas si mal 😉
Hangzhou et la promenade sur le Lac de l’Ouest
Hangzhou, c’est une ville pas mal moderne, mais bien plus calme et piétonne que Shanghai ou Beijing. On retrouve une certaine tranquillité chez ses habitants, moins de coups de klaxons compulsifs (rassurez-vous, il y en a quand même), et beaucoup plus de coins verts avec des arbres ou des jardins.
Le coin favori des habitants (et des touristes) est le Lac de l’Ouest, un énorme lac qui s’étend jusqu’au centre de la ville. Nous sommes à quelques minutes à pieds seulement de sa rive Est, où sont posées de longues files de chaises, déjà pleines à craquer. On peut s’y asseoir librement pour chiller, papoter avec son voisin ou grignoter une saucisse bizarre sur un bâtonnet (un des passe-temps favoris de la population d’après ce qu’on a vu, il y en a tout le temps, partout).
Sur les bancs publics, bancs publics
La promenade autour du lac peut d’effectuer à pied, en vélo, ou via des petits bateaux touristiques ! En dehors des différents points de vue sur les rives, ces bateaux vous emmènent à des îles au milieu du lac, où vous pouvez notamment voir de belles pagodes, des temples et des beaux jardins remplis de nénuphars.
Ni une ni deux, nous grimpons donc sur un de ces bateaux, dont les tickets se vendent un partout. La promenade nous aura coûté 70 yuan chacun (encore une fois, on s’est montrés trop enthousiastes en nous arrêtant au premier stand, car il y en avait des moins chers), et nous a permis d’aller jusque sur l’île de Xiaoying. Il s’agit de la plus petite île du lac, cernée par des bambous et des nénuphars, avec en son centre des bâtisses tout à fait pittoresques, appelées les Trois Bassins reflétant la Lune : il s’agit de trois petites tours, percées par des trous pour laisser refléter la lumières des bougies lors du festival de la mi-automne, ce qui créé ainsi des jolis jeux de lumières sur l’eau.
Tout autour des tours (hé oui), il y a le bassin de la Carpe Rouge, où on a pu voir des amas de carpes s’enjailler devant des morceaux de pains jetés par les touristes (au grand damn de Julien qui a du mal avec les choses non vertébrées). En se perdant un peu, on arrive à semer les autres touristes, et on trouve des petits coins ombragés, au coin de l’eau et des nénuphars. Vraiment chouette et apaisant !
Des petits pontons et des charmants kiosques à gogo
L’apaisement au milieu du lac
On est revenus et on s’est promenés un peu au bord du lac la nuit tombée, et dans les ruelles autour du centre. On a mangé dans un petit restaurant super sympa avant de rentrer pour s’endormir du sommeil du juste, car la journée du lendemain risque d’être chargée (enfin, essayer de dormir pour ma part car le matelas de notre lit était similaire à une planche en bois, en moins confortable encore).
La promenade du lac by night
2e jour, et notre randonnée aux 10 000 marches de l’infini
Pour notre 2e « vrai » jour à Hangzhou, nous avions prévu de faire une randonnée « plutôt tranquille » (dixit Julien) de 3/4h dans les montagnes autour du lac et de monter pour voir les champs de thé.
On se réveille donc assez tôt, pour voir que… il pleut, beaucoup. On repousse donc le début de notre expédition pour le milieu de la matinée. Notre rando doit commencer près d’un parc plus excentré où se trouve la pagode Lihue, la plus grande de la ville. « Excentré » veut dire qu’entre les galères pour trouver les bus correspondants, comprendre où on doit descendre, remercier la gentille personne qui nous a aidé dans le bus + les 100 autres qui se sont joints à la conversation, à renfort de grands cris en chinois bien sûr… Nous avons bien mis 1h30 pour arriver à la fameuse pagode !
Coucou, tu veux voir ma pagode
Pour la modique somme de 30 yuan (10 yuan pour monter dans la pagode + 20 yuan juste pour « le droit » d’entrée dans l’enceinte ?), nous avons pu grimper les étages raides comme tout de la pagode pour aller admirer la vue sur la ville, surmontée par le lac. Le ciel s’était dégagé, on a eu droit à un beau panorama qui nous a fait encore une fois apprécier la citation connue sur la ville de Hangzhou !
La vue au dernier étage de la pagode
Ensuite, nous avons (enfin!) quitté les groupes amassés autour de la pagode pour aller trouver un peu de calme, dans un petit chemin à la lisière des bois, où tout est vert, où on croise des petites cascades et des oiseaux, et où on respire un peu de tranquillité, ça fait du bien !
La montée est à peine raide, il pluvieute, mais rien de bien méchant grâce à nos soft shell déferlantes de folie (#mercilescopainsducadeau). Puis, le ciel se gâte un peu, et il commence à y avoir une rangée de marches, 100 par-ci, 500 par-là… On a bien passé une heure à grimper des marches raides comme la justice, sous la flotte, CA N’EN FINIT JAMAIS OU QUOI ?
Un bout des marches de l’enfer, dans l’autre sens
Bon, rassurez-vous, notre randonnée devait décrire une boucle montante puis ascendante, au bout d’un moment on a enfin fini par entamer la descente, et je n’ai pas fait de crise d’apoplexie (c’était pas loin). Au point culminant de notre montée, on a surtout été bien récompensés de nos efforts avec la vue magnifique de la colline et des champs de thé, à perte de vue !
Vue tout en haut de la colline
Des champs de thé à perte de vue
Mis à part la pluie et cette montée plus difficile que prévu, ça valait vraiment le coup de monter là haut et on a passé une très bonne journée. On a du redescendre plus tôt que prévu malgré tout, car la nuit tombe tôt en Chine (vers 17h déjà le soleil commence à se coucher), et on n’avait quand même pas très envie de passer la nuit sur la colline. On est donc revenus vers les promenades autour du lac, pour découvrir encore de beaux paysages by night.
Le lendemain, notre train était encore assez tôt, notre hôte nous a accompagné jusqu’au métro (après nous avoir pris en photo et en vidéo 12 fois…génial à 7h du mat), et nous voilà repartis pour une belle balade en train, toujours plus bas dans le sud, cette fois près de la mer, à Xiamen !
En définitive, Hangzhou est une super destination, un poumon vert pas très loin de la modernité et de la pollution de Shanghai, et on y serait bien restés quelques jours de plus ! On ne peut que vous la conseiller 🙂