Xiamen, coquillages et crustacés sur la plage abandonnée

4 jours de couchsurfing à Xiamen, les pieds (presque) au bord de l’eau

A peine notre court (mais intense) séjour à Hangzhou terminé, nous voilà de nouveau dans le train matinal, pour descendre encore un peu, cette fois-ci, direction la côte Est. C’est dans l’après midi que nous arrivons à Xiamen, une « petite » ville côtière de quelques millions d’habitants. La première chose qui nous interpelle est le climat : hormis le fait qu’il a (ENFIN) arrêté de pleuvoir, et que le ciel affiche un beau bleu ensoleillé, l’air semble un peu plus respirable (climat marin oblige).

La ville de Xiamen est en fait sur une île, accessible via un gros réseau autoroutier qui traverse de part et d’autre de la périphérie. La particularité de l’île est de ne pas avoir de métro (une première pour nous jusque là !), aussi nous allons devoir prendre un taxi pour nous rendre vers notre habitation, car il y en a pour bien une heure de route, vu qu’on sera sur la périphérie et non pas sur l’ile de Xiamen même.

Ile de XiamenL’île de Xiamen depuis la petite île de Gulangyu

Première soirée pépouze à Xiamen

Nous allons être hébergés cette fois-ci en couchsurfing, une autre première pour l’un comme pour l’autre ! Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre, mais nous y allons enthousiastes (des nuits gratuites ça fait toujours plaisir). Nous prenons donc un taxi, et nous goûtons au bonheur de ne pas avoir à galérer nos sacs sur le dos pendant 45 min pour trouver un bus (quoi, même pas drôle ?). Les taxis ne sont vraiment pas chers à Xiamen, néanmoins le nôtre se perd donc on rallonge un peu (haha). Au final, il nous pose en bas de notre immeuble, et nous en avons eu pour 100 yuan de course à deux, soit 12€, pour un peu plus de 25km c’est quand même pas mal !

Nous passons notre première fin de journée / soirée à faire connaissance avec notre hôte couchsurfing Isaiah (adorable !), à nous installer dans une des 3 grandes chambres de l’appart tout neuf (avec une vraie douche ! Et des toilettes ! Bonheur), et à nous promener un peu le long de la mer. Immédiatement, nous sommes charmés par la vue et le changement d’atmosphère qui se dégage par notre quartier, assez résidentiel il faut le dire. Nous croisons très peu de voitures, avec la soirée l’air se fait plus « frais », on est trop bien !

Presqu'ile de Xiamen

On a même eu la chance de tomber sur une espèce de fête de quartier, avec une scène où performent des enfants pour le festival de la mi-automne. On s’est assis quelques temps pour regarder le spectacle, sous les coups d’oeil curieux des résidents. On a pu assister à une performance de la chorale et à quelques danses, trop mignon !

Nous rentrons ensuite pour commander un repas typiquement américain avec notre hôte (des fois ça change des nouilles et du riz !), et aller nous endormir d’un sommeil de plomb.

Jour 2 : L’île de Xiamen et le temple de Nanputuo

Le lendemain, nous nous réveillons frais et dispos, bien motivés à aller visiter la grande île de Xiamen. On galère un peu pour trouver les bus adéquats (pour changer), au final on en a bien pour 1h30 le temps de trouver le bon bus, dans le bon sens, de changer, d’arriver sur la bonne île ! On descend dans la rue de Zhongshan, qui semble très passante, avec beaucoup de commerces. Notre guide nous conseille de s’arrêter là pour manger dans les ruelles annexes, ça tombe bien on a déjà faim.

Rues XiamenLes rues bien propres bordées de palmiers

On se promène un peu dans la rue et ses ruelles (la rue est piétonne, wahou !), on admire les petits stands de nourriture et les commerces. Xiamen est une ville côtière, sa gastronomie est donc principalement constituée de fruits de mer ! On voit des seaux remplis de coquillages et de poissons sur les devantures, il y a même un poulpe (vivant ?!), qui sont prêts à être dégustés. Difficile de douter de la fraîcheur du produit, quand on le voit encore en train de nager dans son seau…

Rues XiamenDes fruits de mer, des brochettes de poulpe, de calamar… Il y en a pour tous les goûts !

La promenade est vraiment agréable, il fait encore beau, les rues sont propres, carrés, bordés de petits palmiers, l’architecture même des maisons est plus nette ! Après avoir mangé, nous suivons un chemin pendant une grosse demi-heure, pour nous rendre vers le Temple Nanputuo, à côté de la fameuse université de Xiamen. On n’a pas pu faire l’université, car c’était fermé jusqu’à 17h (?), mais on est allés au temple (gratuit ! C’est magique cette ville en fait ?!), et on en a pris plein les yeux.

Temple Nanputuo XiamenA l’entrée du temple, le parc

Le jardin qui entoure le temple est vraiment très beau, avec ses deux petites pagodes, ses « kiosques » typiques de l’architecture chinoise, et ses étendues d’eau recouvertes de nénuphars et de bambou. On a pu apercevoir plein d’oiseaux, des carpes par milliers et un parterre plein de tortues ! On a même eu la chance d’apercevoir un bébé héron, sur un nénuphar, posey.

Combo <3

Le temple en lui-même était assez chouette aussi, composé de plusieurs pavillons et deux gros bâtiments principaux. Il m’a semblé pour ma part que le bâtiment faisait assez « neuf », et très coloré par rapport à d’autres que l’on a pu voir. Comme toujours, de belles statues de bouddhas jonchaient les intérieurs, dont les murs étaient garnis d’écritures chinoises. J’ai trouvé ce temple vraiment sympa, on a également trouvé dans un coin un écriteau indiquant que tout un chacun pouvait venir prendre rendez-vous avec un moine, quel que soient ses croyances, pour lui poser des questions sur sa foi ou sur la spiritualité en général. Je n’ai pas eu le temps d’aller lui poser 1000 questions existentielles, dommage ! (bon j’étais trop affolée par tous ces papillons et ces nénuphars).

Temple Nanputuo XiamenL’entrée du temple Nanputuo, vu de face

En rentrant dans l’après-midi, nous sommes passés par le centre pour aller au Wumart et faire le plein de nourriture importée ! On a passé la soirée avec notre hôte couchsurfing, autour de bières et d’une carbonara improvisée plutôt pas mal réussie (#bonheur). Nous devions partir au bout de 2 nuits, mais comme on est bien et que notre hôte est d’accord, nous décidons de passer les 4 nuits de notre séjour à Xiamen chez lui. Pour le remercier le lendemain, c’est pancakes pour le petit déj ! (n.b : il n’y a pas de photos de cet évènement, le tout a été englouti en 5 min top chrono).

J3 : petite escapade à la mer et l’arnaque au parasol

La 3e journée a été plutôt cool, nous sommes partis assez tard (matinée pancakes oblige) et nous nous sommes rendus vers une plage réputée de Xiamen, la Baicheng beach, encore une fois près de la fameuse université. Il fait chaud, il fait beau, et on espère bien pouvoir se baigner, même si on redoute la foule de touristes.

Il s’est avéré qu’en fait, ce n’était pas si bondé que ça ! En Chine, les gens n’ont pas trop l’habitude d’aller à la mer, et surtout de se baigner. Il y avait donc une petite dizaine de badauds dans l’eau (en t-shirt ou combinaison a peu près intégrale), et surtout des enfants; la plupart des gens étaient sur la plage, sous des parasols.

Plage de Baicheng Xiamen

Il fait à peu près 1000 degrés, un soleil de plomb, on commence à regretter de ne pas avoir investi dans un parapluie pour au moins faire semblant d’être à couvert sous la plage. On s’approche de la zone « surveillée », délimitée par une petite ligne dans l’eau (frôlée de près par des débiles sur leur jet ski), et ôh joie ! On aperçoit des marchands qui mettent à disposition des parasols. Sur une grande tente, on vit écrit 5 yuan, on y fonce donc sans tarder.

Premier trottoir : ce n’est pas 5 yuan pour un parasol, c’est en fait 50 yuan. Les 5 yuan sur la tente étaient en fait le prix pour aller dans la tête et se changer (ok, c’est un concept). On nous installe notre parasol, assez grand mais qui semble avoir été brûlé par la foudre à priori vu sa tête (on s’est soigneusement appliqués à éviter tout contact avec ce parasol, qui doit probablement transmettre le virus du sida). On déballe nos affaires, et on s’aperçoit que le maître parasolier (ça vient de sortir) est en train d’écrire sur le tissu de notre parasol les chiffres et lettres : 12:40 X.

Le bonhomme nous fait un grand sourire et nous fait signe que tout est ok, bon, on s’assoit donc pour profiter de l’ombre de notre parasol. Néanmoins, ça finit par me chiffonner, et en regardant les chiffres on se rend compte que ça correspond à notre heure d’arrivée. Je regarde rapidement les 2-3 parasols autour de nous, et le nôtre plus en détail, ils sont tous marqués par ces chiffres et un autre chiffre supplémentaire après le « X ». 1, 2, 3… Un gros doute s’installe en nous et on commence à se dire que ça correspond en fait au nombre d’heures de location du parasol. Du coup, ça voudrait dire que nous devons payer 50 yuan (soit 6€) par heure, et non à la journée, whaaat ?!

Arnaque parasol XiamenVoici le fameux parasol… Gloups

On retourne voir le maître parasolier, et on baragouine tant bien que mal pour essayer de comprendre, et il confirme bien notre doute, avec un grand sourire qui semble dire « t’inquiètes, c’est génial, laisse-toi faire ». Un brin courroucés par ces prix assez abusés, on va se baigner mais en mettant bien notre réveil, on ne va pas rester 1min de plus que notre heure payée.

Au final, on s’en est bien sortis car on a fini par comprendre comment ça marchait, mais vu que personne n’a rien essayé de nous expliquer au départ, on aurait pu très bien s’en rendre compte après 5 heures passées sur la plage, et là ça aurait douillé !

Après une petite heure de baignade (ça fait du bieeeen), c’est de toute façon l’heure de manger, on replie donc bagage et on part chercher quelque chose à grignoter. Il y a des stands et même un petit restaurant juste à côté de la plage, mais la plupart sont assez chers et sont blindés de monde.

On se décide donc à dégainer Maps.me pour aller voir un peu plus loin si on y est, et on voit qu’il y a un restaurant à 150 m. Après avoir tourné un peu, on rentre par une petite ruelle et un portail dans ce qui semble être l’enceinte de l’université de Xiamen, et ôh surprise ! On découvre un petit restaurant universitaire, quasiment désert (c’est la semaine de vacances nationales), où les prix sont vraiment plus qu’abordables. On a de la chance, on apprend qu’il faut une carte pour pouvoir manger, mais on demande à une étudiante très sympa qui parle anglais et elle accepte nous faire passer sur sa carte, en échange de cash. Pour 10 yuan chacun (1,10€ !) nous mangeons un gros bouillon de nouilles, composé de boeuf, de patates et de légumes plutôt savoureux, le tout au milieu des étudiants au coeur de l’université.

Plutôt sympa, on en a presque eu la nostalgie de nos années étudiantes, cette époque lointaine et révolue (enfin, surtout pour Ju, moi j’en sors juste quasiment :o). L’après-midi, il fait trop chaud pour retourner à la plage, après nous être promenés un peu nous décidons de rentrer pour bosser et préparer notre visite du lendemain, à la fameuse île de Gulangyu, apparemment un « bijou » à ne pas manquer à Xiamen, selon les guides touristiques.

Jour 4 : l’île de Gulangyu ou l’île au 10 000 touristes

On se lève assez tôt le 4e jour pour aller découvrir l’île de Gulangyu. Située au large entre la périphérie et l’île de Xiamen, l’île de Gulangyu est assez petite (1km2 seulement) et reste assez authentique. Il faut prendre un ferry pour traverser, et nous prenons donc un bus pour se rendre à l’embarquement dudit ferry. On était préparés au risque de faire la queue pour acheter nos billets, mais on n’était pas préparés à l’attente INTERMINABLE sous un soleil de plomb…

On ne sait pas si c’est tout le temps comme ça, ou si là c’était particulièrement hardcore car c’était la golden week, mais en tout cas, on a du faire la queue pour acheter nos tickets, ensuite pour nous rendre dans le hall d’embarquement, et ensuite pour embarquer sur le ferry… Tout ça nous a pris pratiquement 3 heures et nous a permis de tester notre patience et notre résistance aux manières chinoises, qui, avouons-le, donnent parfois des envies de meurtre (et vas-y que je passe devant tout le monde dans la queue, et vas-y que je te monte presque dessus pour passer…).

Le tout saupoudré par une chaleur de tous les instants, et très peu d’espace d’ombre dans la file pour attendre… GE-NIAL. Après ce qui nous semble être une décennie d’attente sous la canicule, nous avons enfin nos billets en main (30 yuan le ticket AR), et nous avons encore 30 min à attendre pour notre ferry, car le précédent est plein et il en passe toutes les 40 minutes…

Quand nous parvenons enfin à faire le check in de nos billets et à nous diriger vers l’embarquement du bateau, on découvre avec émerveillement la technique des touristes chinois pour avoir les meilleures places sur le bateau : à l’ouverture des portes, ils se mettent tous à courir sur le quai, prêts à se monter les uns sur les autres, pour poser le premier le pied sur le bateau et dégainer la perche à selfie. Ils sont fous ces gens !!!

Ile de Gulangyu XiamenPetite photo de la victoire « on est sur le ferry ! »

Au final, peut-être à cause de la longue attente au soleil qui nous a bien fatigués, mais on était assez déçus par l’île. Après à peine 5 minutes de trajet (pour 4 heures d’attente), on arrive sur le quai de l’île de Gulangyu qui est ultra blindé par des touristes, comme tout le reste de l’île. On s’est promenés un peu dans les ruelles, mais on n’a pas fait les excursions notées dans le guide car on n’était pas super motivés et tout était payant (et pas donné en plus !).

Ile de Gulangyu XiamenLes maisons coloniales, présentes partout dans l’île sont habitées toute l’année

L’île en elle-même est assez jolie avec ses grandes bâtisses et maisons coloniales, entourée par des coins de verdure, mais il y a des stands et des boutiques pour touristes de partout, et on était limite au coude à coude avec les gens pour avancer dans les artères principales. On a pris quelques photos, on a mangé dans un petit restaurant pas trop mal, où il y avait le wifi et le personnel qui parlait anglais (donc le truc touristique à 100%), et quand on est descendus sur la plage pour se rendre compte qu’elle n’était pas praticable on a décidé de rentrer (on est pas venus là pour souffrir ok?!).

Ile de Gulangyu XiamenUne des plages de l’île, tristement abandonnée

Au final, on aura plus passé de temps à faire la queue que sur l’île en elle-même, mais ce n’était plus viable… On est donc rentrés à Xiamen et à l’appart pour prendre une bonne douche méritée, et on est sortis un peu le soir se promener plus loin dans notre quartier.
On ne vous conseillera pas de ne pas aller voir l’île de Gulangyu, mais en tout cas armez-vous d’une bonne dose de patience et essayez de ne pas y aller pendant la golden week, sous risque d’overdose totale envers nos copains chinois !

Bye bye Xiamen, bonjour Hong Kong

Le lendemain, le départ a été très matinal (encore merci à notre hôte Isaiah de s’être levé pour nous commander un taxi à 6h du matin !), notre train partant à 8h pour Hong Kong. En définitive, on a beaucoup aimé l’île de Xiamen, notre séjour a été rendu encore plus agréable par une expérience en couchsurfing du tonnerre. La ville est vraiment super agréable, ça fait du bien de retrouver un peu de tranquillité et des paysages maritimes, on vous la conseille sans hésiter, mais éloignez-vous au possible des circuits touristiques (et des vacances nationales chinoises) !

Foule XiamenBonus : l’attroupement devant la porte d’embarquement du ferry, quand nous on en revenait 😮

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