Bienvenue à Java : temples, art batik et volcans

Premières impressions dans les transports javanais

C’est le 28 octobre 2017 que nous prenons l’avion à Hanoi pour rejoindre l’île de Java, notre 1er arrêt en Indonésie, où nous avons prévu de rester au total 1 mois. Nous atterrissons à Jakarta aux alentours de 1h du matin, après une escale à Kuala Lumpur et deux trajets d’avion assez calmes (si ce n’est pour les 5 min de turbulences à la fin, qui m’ont suffit pour commencer à prier).

Si vous ne restez qu’un mois en Indonésie, vous n’avez pas besoin de faire de visa, vous recevez juste votre coup de tampon à l’aéroport en montrant votre billet de sortie (qu’on nous avait déjà demandé à l’embarquement à Hanoi, comme quoi il faut pas faire l’impasse dessus). Notre coup de tampon en poche, il est tard et nous réussissons à commander un grab après 15 min de recherche de wifi pour nous emmener à notre hôtel, à quelques kilomètres de l’aéroport.

Le lendemain, c’est encore en grab que nous nous rendons dans le centre de Jakarta. En roulant, on voit passer une grande ville avec de gros bâtiments, des grandes étendues vertes de rizières et beaucoup de circulation. Nous n’avons pas prévu de rester à Jakarta, car le côté « grande ville » ne nous intéressait pas plus que ça, et nous filons directement à la gare principale, la Gambir station pour prendre un train et nous rendre à Yogyakarta.

Notre train part à 16h30, et nous en avons pour 8h de trajet pour rejoindre la Tugu station, la gare centrale de Yogyakarta. Nos 2 billets nous coûtent 775 000 Rp, soit un peu moins de 49€ à deux, et nous voyageons dans un train somme toute bien confortable et assez neuf. Trop facile !

On arrive encore une fois à une heure assez tardive à Yogyakarta, vers minuit, heureusement on a pris un hôtel près de la gare, à côté de la grande artère que forme la rue Malioboro, où sont situés en fait 90% des hôtels à Yogy. On galère un peu à trouver notre hôtel, il fait nuit, il n’y a (évidemment) pas de wifi, Maps.me déconne à plein pot et il n’y a quasiment personne dans la rue, à part des chauffeurs de tuk tuk qui semblent faire leur sieste sur leur voiturette.

On finit par tomber sur des gens réveillés, dont un (une?) personne, à la silhouette fine mais à la voix plus grave que prévu qui nous indique gentiment la direction de notre hôtel, qui est à priori dans un amas de petites ruelles étroites et non éclairées à notre droite. En passant, Julien me fait remarquer « Tranquille, le mec derrière est en train de mater un film de boules sur son téléphone », ah bon d’accord, ambiance x)

Après nous être un peu perdus, on finit par trouver notre hôtel, et après quelques tambourinements (tambourinations ?) sur la porte d’entrée, on finit par réveiller le gars qui nous ouvre et nous montre notre chambre. Comment dire… c’était la soirée glauque à priori, à la découverte de la chambre en état vétuste et aux fenêtres inexistantes nous ne sommes pas ravis, mais on est fatigués et de toute façon, le lendemain on change d’hôtel, alors… Bonne nuit les petits !

A la découverte de Yogyakarta, et le marché fantôme

Le lendemain, on prend un grab (encore) pour se rendre à notre vrai hôtel, dans lequel on va passer 4 jours, qui se situe à côté des universités, dans un coin un peu moins central mais plus tranquille. A priori, l’hôtel est neuf, il n’y a pas encore de commentaires sur Booking, mais on a eu un super prix (6€ la nuit) alors en avant guingamp (#mangequignonnerietoujours).

Il s’est avéré que l’hôtel était vraiment neuf, car à priori nous sommes les 1ers à y loger ! Nous recevons notre clé estampillée de la lettre A, et nous découvrons notre chambre où tout est neuf et assez propre… Jusqu’à la clim, qu’un ouvrier est encore en train de réparer ! Pas de soucis, on est sommes toute bien contents, même si on le sera moins par la suite en découvrant qu’il y a des coupures d’électricité toutes les 35min (qui coupent également l’eau, le wifi et la clim) et qu’il n’y a pas d’eau chaude (mais à ce moment là on était encore naïfs, car on a jamais eu d’eau chaude de tout notre séjour en Indonésie en fait #spoiler).

L’après-midi se passe tranquillement, on fait le tour de notre quartier, on découvre les petits restaurants locaux et on se régale déjà de quelques Mie Goreng (nouilles sautées) plutôt pas mal. Après une tentative infructueuse, on finit par louer un scooter, qui va nous permettre de nous déplacer oklm pendant les prochains jours.

En fin de journée, on enfourche notre scooter pour partir à la découverte du centre. On se dirige vers un marché nocturne, qui est assez réputé, qu’on trouve assez facilement mais qu’on découvre… vide, aussi bien en stands qu’en visiteurs. Les quelques stands sont posés sur des tables ou à même le sol, et c’est tellement la tristesse que les mecs ont l’air de se réveiller quand on passe.

Ca prend la pause avec les petits touristes chinois, nos préférés

Qu’à cela ne tienne, on se dirige vers la rue principale Jalan Malioboro (« jalan » veut en fait dire rue en Indonésie, eh ouais on en sait des choses), la principale artère commerçante où se succèdent restaurants et boutiques. Là on découvre un peu plus d’ambiance, il y a même quelques stands de nourriture et des tuk tuks en veux-tu en voilà, prêts à louer leurs services.

C’est la tuk tuk mania !

On fera une bonne balade à pied, en s’arrêtant à quelques stands pour goûter les mets locaux, on découvre la ville et son art batik présent partout (sous forme de tableaux, tags, sculptures…). On trouvera même un petit concert improvisé sur une place. Un cercle s’est formé autour de deux danseurs, dont un qui a un déhanché à faire pâlir Shakira, elle est là la bringue ?!

Pendant notre balade, je me fais alpaguer par un monsieur souriant qui m’accroche avec un « oh, you seem really happy ». On discute un peu avec lui, très sympa, on lui dit qu’on est français et il nous répond tout content « Sans déconner, c’est parti mon kiki » ! Il nous explique que c’est un artiste, et qu’on est méga chanceux car il y a une exposition exclusive d’art batik en ce moment à Yogyakarta, et que ça se termine ce soir, qu’il connait l’exposant car c’est son pote et qu’il va nous montrer.

On se retrouve à le suivre dans des ruelles étroites, pour ma part pas très rassurée, mais il nous emmène dans un petit local avec plein de peintures, et il nous montre fièrement les tableaux qu’il a apparemment lui-même peint. Le gars qui s’occupe de l’exposition nous dit qu’il a tourné partout en Indonésie, que c’est le dernier soir, il nous offre du thé, il nous montre ses tableaux, il nous explique un peu les spécificités de l’art batik et ce n’est qu’à la fin qu’il essaiera gentiment de nous proposer d’en acheter. On décline poliment, et on arrive à s’éclipser sans trop insister.

A croire qu’on est plutôt branchés street food que street art

Au final, en remontant la rue pour retourner à notre scoot, 3 autres mecs nous ont abordé comme ça en nous disant d’aller absolument voir l’expo de peinture batik qui se termine ce soir, et à coups de « You seem very happy tonight »… On a compris que l’expo était autant exclusive que nous on est prêtres et que tous ces mecs étaient des rabatteurs, mais au final le tout restait très cordial, donc…

Dans la peau d’un sultan

Le lendemain, on se lève assez tôt pour partir à la découverte des principaux monuments dans Yogyakarta, à savoir le palais du Sultan et le Water palace. Eh oui, sur l’île de Java il y encore un sultan qui est bien vivant et qui vit encore dans le palace ! Malheureusement, il était absent lors de notre visite, il n’a donc pas pu nous payer l’apéro.

Le palais du Sultan, aussi appelé « Kraton » est composé de différents bâtiments, pas tous visitables (ben oui, on va pas non plus aller taper une sieste dans son lit). Les façades sont toutes d’un blanc éclatant, avec des moulures et des reliefs peints en vert, rouge noir. On découvre des sculptures de monstres et démons qui protègent les entrées un peu partout, et à l’intérieur de plusieurs bâtiments on découvre des expositions photos sur le sultan actuel et son feu sultan père.

Manque plus que le turban non ?!

Sympa la déco ici

Ah oui, vraiment sympa ! 

La balade dure une bonne heure, il y a des soldats armés d’un petit poignard et tout enturbanés qui sont placés à genoux devant l’entrée d’un grand bâtiment, et sous des petites kiosques dans l’enceinte du palace.

Ca bosse dur …

Il y a des groupes d’enfants qui sont en sortie scolaire, et qui sont tout excités de nous voir, alors on se retrouve à prendre la pose avec eux plusieurs fois, ça nous avait manqué depuis la Chine !

En sortant du temple, on se fait alpaguer par un mec qui discute avec le gardien, et qui finit par nous convaincre de le suivre pour découvrir le théâtre des marionettes, le gérant c’est son pote et il va nous montrer comment on fabrique ces marionettes en papier, très répandues à Java (oui, ça sent le déjà vu hein ?).

Comme maintenant on connait la manoeuvre, on le suit et écoute avec plaisir les explications sur les différentes étapes de constructions des marionnettes, du découpage / ponçage / grattage, à la peinture qui demande une minutie exceptionnelle. Durant les spectacles, on donne vie aux marionnettes en projetant leur ombre sur une grande toile blanche, donc en fait elles sont peintes mais c’est surtout pour le côté esthétique et pour les différencier les unes des autres, pas pour le spectacle !

On a retrouvé Geppetto les gars !

Une représentation de Shiva, folle du désert

En repartant, on voit d’autres couples qui sont en train de mettre la main au portefeuille pour acheter une demi douzaine de marionettes, comme quoi en fait la technique marche sur certains ! Dommage, ils se sont trompés de soirée avec nous, on est pas la bonne cible…

Notre chemin se poursuit à pied, sous un grand soleil de plomb jusqu’au Water palace, un palais tout en pierre blanc et en reliefs dominé par un grand bassin d’eau, où on a bien envie de se baigner. La visite du Water palace est assez rapide, on continue notre balade en se promenant dans les petites rues autour, très typiques, avec des maisonnettes colorés et des masques de monstres divers pendues aux entrées et aux façades…

Un démon gardant l’entrée

8/10 sur Booking, mais quelques traces d’usure sur les bords de la piscine

On grimpe en haut d’une colline dans un temple en ruines, on entend la prière qui a commencé dans la grande mosquée un peu plus en bas (il faut savoir que l’île de Java est majoritairement musulmane, il y a donc des mosquées de partout). La journée se poursuit en balade autour du palace, on cherchera à aller voir le fameux Marché aux oiseaux, mais arrivés devant la soi-disant entrée on nous apprend qu’il a été délocalisé il y a plusieurs mois, aha…

On fini donc par rentrer passer la fin de l’après-midi à peaufiner notre itinéraire et à se reposer, car le lendemain c’est lever 4h pour se rendre à la principale raison de notre visite à Yogyakarta : la découverte des temples de Borobudur et Prambanan !

Lever de soleil sur Borobudur (presque) et chaleur sur Prambanan

Les temples de Borobudur et Prambanan sont deux ensembles de temples distincts très réputés partout en Asie. Borobudur est un temple bouddhiste, situé à 1h environ de route au nord depuis Yogyakarta, et Prambanan à 40mn vers le sud est un des plus gros complexes hindouistes d’Asie.

Des excursions avec voiture tout inclus vous permettent facilement de vous rendre dans les temples sur une journée ; mais comme on est des thugs, on décide de s’y rendre en scooter ! Il faut savoir que le must in touristique est de se rendre à 4h30 (du matin oui) à Borobudur pour assister au lever de soleil sur le temple. Néanmoins, le parc du temple ouvre officiellement ses portes à 6h ! Qu’est ce que c’est donc que cette histoire mon bon Jamie ? En fait, il y a un hôtel qui se situe dans le parc qui a le monopole du business « lever de soleil » et qui propose des billets pour rentrer en « exclusivité » (avec pas mal d’autres groupes de touristes) sur le temple à 4h30, pour le double du prix habituel du billet.

Après s’être longuement questionnés, on a fini par se dire qu’arriver à 6h du matin à l’ouverture c’était déjà très bien, d’autant plus que les prix d’entrées ne sont déjà pas donnés : c’est 25$ l’entrée pour un temple, mais si vous décidez de faire les deux vous pouvez acheter un billet combiné qui vous reviendra à 40$, et vous avez 48h pour visiter les temples (c’est à dire que vous n’êtes pas obligés d’enchaîner les deux sur une journée).

Comme il faut une petite heure pour s’y rendre, on décolle à 4h30 de notre hôtel. La route est finalement plutôt bien faite pour les scooters et c’est quasiment tout droit pour se rendre au temple. Après avoir un peu galéré pour trouver le parking et l’entrée, on est méga ponctuels à 5h55 devant les portillons pour acheter nos tickets ! C’est top, il n’y a quasiment personne, la lumière du jour qui vient de se lever est encore brumeuse et le soleil timide, ça crée une atmosphère mystique qui va plutôt bien avec l’imposante structure qui se dresse devant nous !

Ils sont lààà

Magnifique vue sur les collines autour

Le complexe est vraiment impressionnant, tout en pierres grises, sculptées avec des bouddhas et des démons, et des gravures représentants des scènes des manuels bouddhistes. L’ascension se fait à priori en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, ce que nous faisons, et on finit par arriver au sommet où sont posées d’énormes cloches en pierre (ça s’appelle des stûpas en fait), au milieu de bouddhas assis jambes croisés. La vue au sommet, avec la lumière du jour qui se lève, ça vaut bien de s’être levés aussi tôt !

Les fameuses stûpas

Après une heure et demi de balade environ, ça commence déjà à se remplir, on croise notamment de plus en plus de groupes d’étudiants qui veulent nous « interviewer » : ils nous filment pendant qu’il nous posent des questions et qu’on leur répond, pour pouvoir s’entraîner en anglais ! Au bout du 3e groupe, on se dit qu’ils sont gentils mais quand même, on se rend donc à la sortie pour trouver dans le village un restaurant pour prendre un petit déjeuner bien mérité. Il est 8h, on se dit qu’on a le temps, alors zou, on va enchaîner sur Prambanan !

Trop sympas ces petits étudiants

Bon, on n’aurait peut être pas du enchaîner le tout directement, car cela nécessitait de repasser par Yogyakarta et de tomber en plein dans les bouchons de la ville… 1h15, un coup de soleil sur le bras gauche et quelques fesses endolories plus tard, nous voilà arrivés à Prambanan ! Le village est très joli, tout entouré de parcs et de rizières vertes.

On arrive dans le parc où se trouve le temple, sous un soleil de plomb et un ciel bleu sans aucun nuage, c’est cool mais on cuit un peu quand même 😀 Avoir pris avec nous de la crème solaire aurait tout son sens (ce que nous n’avons pas fait). Après voir perdu 1,5L d’eau chacun on arrive en vue du temple, qui se détache de l’étendue verte du parc, méga imposant avec ses toits tout pointus qui tendent vers le ciel ! On n’a jamais fait les temples d’Angkor (yet), mais on se dit que niveau architecture ils ont du se faire passer le mot, non ?

Y’a un petit air d’Angkor, non ? Un peu ?

Prambanan est très différent de Borobudur, il s’agit d’un ensemble de plusieurs temples posés les uns à côté des autres, de tailles différentes et dont les 3 majeurs représentent les 3 grandes divinités hindouistes, à savoir : Shiva, Vishnu, et Brahma. Là où Borobudur était tout horizontal et en rondeurs, on a l’impression que l’architecture de Prambanan est verticale et tend vers le ciel, avec les sommets coniques des temples (#JeanMichelAnalyse). On peut grimper et rentrer dans la plupart des temples, où se trouvent souvent des statues des divinités et des tombeaux.

Effet wahou assuré

Balade entre deux temples

On se promène un peu, passant d’un temple à un autre, admirant la vue, et c’est déjà l’heure de manger. Sur le chemin de la sortie, il y a des enclos avec des biches et des cerfs devant lesquels je m’extasie quelques minutes, avant que Julien ne me presse un peu car il fait faim et il fait surtout 1000 degrés sans ombre. On finira par déjeuner sur Prambanan dans un restaurant super sympa, le Kali Opak, trouvé totalement par hasard et au décor génial, perdu au beau milieu des rizières, avec des grandes parois de bambou juste au-dessus d’une petite rivière ! Les prix étaient un peu plus chers que notre moyenne, mais avec la vue et l’ambiance ça valait le coup.

L’après-midi, on est de retour en ville, et on retourne dans le centre pour booker nos billets pour les prochains jours, car oui, Yogyakarta c’est déjà fini ! Nous attendent 3 jours d’excursion, et deux ascensions de volcans, le tout saupoudré par des trajets interminables en bus sur des chemins de montagne étroits et mal en point… Nos héros sortiront-ils vainqueurs de ces 3 jours ?! La suite au prochain épisode…

Bonus : 
Un street art dans le style batik

Une leçon de déhanché dans les rues de Yogyakarta !

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2 thoughts on “Bienvenue à Java : temples, art batik et volcans”

  1. Coucou les Globe-trottoir !
    Oui effectivement, vous avez raison, ça ressemble étrangement aux temples d’Angkor que nous avons eu la chance de découvrir le mois dernier !
    Où êtes vous actuellement ?
    Vous pouvez aller à Bali ? Il semble qu’avec le volcan qui fait des siennes ce soit pour l’instant compromis…
    Prenez soin de vous !
    Des cui cui des Pigeons !

    1. Hello la famille 5Pigeon !
      Haha, il nous semblait bien qu’il y avait un petit air Angkorien !

      En fait, une petite confession nous ne sommes pas du tout à jour sur le blog, on est actuellement aux Philippines depuis 3 jours notre mois en Indonésie est déjà fini à l’heure où nous avons écrit ces lignes 😮 (Insta est plus à jour)
      Du coup, on a pu aller à Bali et en repartir, mais c’était moins une car on est partis le soir de l’aéroport de Lombok et le lendemain matin ils l’avaient fermé 🙂

      Et vous vous roucoulez dans quel coin du monde à présent ?
      Des bécos des Globe-Trottoir !

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